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Une promesse non tenue de #KeepItOn: la Guinée coupe l’accès à Internet et bloque les médias sociaux le jour du référendum

Alors que des millions de Guinéens se sont rendus aux urnes pour voter lors d’un référendum sur les réformes constitutionnelles ainsi que sur les élections législatives, les autorités ont d’abord coupé l’accès à Internet puis bloqué les médias sociaux, puis ont imposé une nouvelle coupure. Ce fut un moment critique pour le peuple de Guinée pour déterminer si le président Alpha Condé se présenterait pour un troisième mandat à la présidence.

Les rapports montrent qu’il y a eu une coupure initiale d’Internet de trois heures le soir du 21 mars 2020, suivie d’une disruption des réseaux sociaux, et puis d’une coupure d’Internet pendant toute la période de vote le 22 mars 2020, sans explication officielle du gouvernement pour la coupure.

Comme nous l’avons noté, les coupures d’Internet comme celle-ci sont extrêmement dangereuses pendant l’épidémie de COVID-19, et elles créent une couverture d’obscurité qui qui cache les abus de droits humains. Dans ce cas, il y avait  des rapports de plusieures actes des violations de droits humains perpétrées le jour des élections, pendant la coupure d’internet. Selon Media Foundation for West Africa, 10 personnes auraient été tuées et de nombreux journalistes qui couvraient les élections ont été harcelés. Depuis le dépôt de la proposition de réforme constitutionnelle fin 2019, une série de manifestations a fait plusieurs morts.

La disruption lors du scrutin n’a pas été une surprise pour nombreux critiques du référendum en Guinée, mais il a clairement entaché le processus référendaire et placé la Guinée sur la liste des pays tristement célèbres pour avoir utilisé les coupures d’Internet pour contrôler le flux d’informations en ligne et bâillonner les citoyens lors d’événements nationaux importants.

Une petite victoire pour la transparence en pleine défaite

Avant le référendum, les groupes de défense des droits et la coalition #KeepItOn ont exhorté l’opérateur d’infrastructure de télécommunications du pays, Guinéenne de Large Bande (GUILAB) à reporter les travaux des installations prévus sur le câble de la côte africaine à l’Europe (ACE). Le GUILAB avait précédemment indiqué que ces travaux entraîneraient une interruption de l’accès à Internet et des appels téléphoniques internationaux en Guinée du 21 au 22 mars 2020, c’est-à-dire pendant le référendum et le vote. GUILAB a ensuite déclaré qu’il reprogrammerait ces travaux, mais l’accès à Internet a été coupé de toute façon, ce qui suggère que la disruption était un acte délibéré de la part des autorités gouvernementales, et non en raison de la maintenance du câble ACE. Cela met en lumière la véritable nature de l’arrêt. Cet arrêt délibéré a porté atteinte aux droits de l’homme, a mis la santé et la sécurité des personnes en danger lors de l’épidémie de COVID-19 et a perturbé le discours démocratique libre et ouvert. Par conséquent, Access Now et la coalition #KeepItOn appellent le gouvernement de Guinée à déclarer publiquement la raison de la disruption.

Pour aider à lutter contre les futures coupures d’internet, partagez votre histoire

Si vous avez connu la disruption d’Internet au cours du week-end en Guinée, vous pouvez aider à lutter contre les coupures d’Internet en partageant votre histoire. Parlez-nous de l’impact de la coupure en utilisant ce formulaire. Toute information que vous partagez peut renforcer notre documentation des violations des droits de l’homme que nous présentons dans les forums mondiaux tels que les Nations Unies, et aider à renforcer nos efforts pour mettre fin à ces restrictions préjudiciables aux droits de l’homme, en Guinée et dans le monde.

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